Léa
Je navigue entre les arts comme on traverse des mondes invisibles — de la peinture à la poésie, du graffiti aux mélodies, de l’image fixe aux films en mouvement. Chaque discipline est une étoile d’un même ciel, chacune éclaire l’autre, m’ouvrant des sentiers nouveaux vers l’inconnu de ma propre créativité.
Autodidacte, l’art coule en moi comme un fleuve ancien. Depuis toujours, je vis dans une danse silencieuse avec l’imaginaire, porté par des influences multiples — les univers des jeux vidéo, les pulsations de la musique, les mystères du comportement humain. Mes pensées prennent forme et deviennent matière, je les transmue en visions, en sons, en gestes… en art.
Ma palette est un terrain d’exploration infinie. J’invoque l’aquarelle comme une caresse fluide, l’huile pour sa profondeur envoûtante, l’acrylique pour son éclat instinctif. La laque y ajoute ses reflets précieux, les pastels murmurent avec douceur. Tous ces médiums deviennent des voix, des souffles, des gestes qui dansent sur des supports multiples, choisis selon l’élan du moment.
Je façonne des visages et des corps comme on évoque des présences. Les formes, les animaux, les paysages surgissent de mon imaginaire, porteurs d’histoires silencieuses. J’aime explorer les textures, faire naître les reliefs, marier les matières, créer des collages, assembler l’inattendu. Parfois, je déconstruis la toile pour la réinventer, comme on tisse un rêve à partir de fragments. Chaque œuvre est une métamorphose — un passage entre le visible et l’invisible.
Dans mes créations, le monde psychédélique et chamanique s’érige en sanctuaire. Ces royaumes mystiques, suspendus entre rêve et réalité, m’appellent comme des échos venus d’ailleurs. J’y puise des visions envoûtantes, où la lumière, les couleurs et les formes s’élèvent dans une danse cosmique, fluide et infinie. Les couleurs ne sont pas, pour moi, de simples pigments : elles vivent, respirent, vibrent. Ce sont des présences, des messagères d’un langage ancien, une langue secrète que seul le cœur peut entendre.
Elles me traversent, me guident, m’émeuvent. Elles traduisent des états d’âme, des mondes intérieurs que les mots ne peuvent contenir. Chaque teinte, chaque éclat est un fragment d’un rêve en expansion, une émotion rendue visible, une énergie incarnée.
À travers la conscience quantique, je ressens l’invisible fil qui relie toutes choses : les êtres, les éléments, les forces subtiles de l’univers. Cette toile vibrante m’enveloppe et m’inspire. Mon geste devient alors rituel, prolongement de cette énergie unifiée. Je peins comme on chante une prière muette — pour éveiller, pour transmettre, pour toucher l’âme au-delà du regard. Ce n’est pas seulement l’esthétique que je cherche à partager, mais une résonance, une onde vivante capable de faire vibrer l’intérieur de l’autre.